Washington de notre correspondant
«L'Amérique a été visée parce que nous sommes le phare le plus lumineux de la liberté dans le monde», avait proclamé George W. Bush au soir des attaques contre New York et Washington. «Mais personne n'empêchera cette lumière de briller.» Dix jours après, quelques ombres s'étendent pourtant sur les libertés. Les Américains ont dû brusquement réviser le compromis qu'ils avaient trouvé entre leurs droits individuels et leur sécurité: selon un sondage ABC-Washington Post, 66 % des Américains sont prêts à sacrifier certaines de leurs libertés au nom de la lutte contre le terrorisme.
Les rues de Washington et de New York sont pleines de policiers, parfois munis de fusils à pompe. Prendre l'avion sur les lignes intérieures, chose qui était jusque-là presque aussi simple que de monter dans un autocar, est devenu long et fastidieux.
Faciès. A la guerre comme à la guerre: plusieurs compagnies de téléphone et de serveurs Internet, généralement très sourcilleuses sur la légalité des écoutes ou de la surveillance des e-mails, ont indiqué qu'elles avaient rendu des services au FBI. Les contrôles policiers des Arabes américains, arrêtés sur la seule base de leur faciès, se multiplient. Les associations de défense des libertés commencent à s'en alarmer. L'Aclu (American Civil Liberties Union) a même ouvert des lignes téléphoniques pour recueillir les plaintes.
Mais le pire est peut-être encore à venir. Dans le cadre de sa lutte contre le terrorisme, l'administr