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Libération

La solidarité obligée avec Washington piège les Arabes.

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Les dirigeants et la rue sont en désaccord.
publié le 21 septembre 2001 à 0h55

«C'est un fait que nous avons tué quatorze Palestiniens à Jénine, Kabatyeh et Tam moun sans que le monde ne pipe mot. Pour Arafat, c'est catastrophique» : le ministre israélien de la Défense, Benyamin ben Eliezer, a brutalement résumé, vendre di 14, la première conséquence des attentats de New York sur le conflit au Proche-Orient et dont le président palestinien apparaît comme le principal perdant. Comme si ses espoirs que la politique du pire de Sharon finisse par lasser Washington avaient été engloutis sous les décombres du World Trade Center. Ce désastre politique a été aggravé par les manifestations de joie de quelques poignées de Palestiniens. Que ces démonstrations contre une Amérique jugée «responsable de la souffrance palestinienne» aient été assez limitées n'y change pas grand-chose. Dans la bataille essentielle de l'image, Israël a remporté une manche que Sharon a utilisée allègrement. «A chacun son Ben Laden. Le nôtre s'appelle Arafat», a-t-il affirmé au téléphone au secrétaire d'Etat Colin Powell. Rien ne dit que les efforts d'Arafat pour limiter la casse auprès de Washington lui permettront de redorer rapidement son blason.

«Barbarie». Les Palestiniens n'avaient pas besoin de cet épisode pour être fragilisés. Les attaques antiaméricaines ont totalement assimilé «kami kazes» à «barbarie». Et désormais, les attentats-suicides en Israël échapperont difficilement à cette identification. «Sharon risque de profiter de la volonté légitime des Occidentaux de lutter cont