Islamabad envoyé spécial
Mis au pied du mur par les Etats-Unis, le gouvernement pakistanais paraît décidé à tout faire pour convaincre le régime taliban d'extrader Oussama ben Laden, le suspect numéro 1 des attentats. Dans la nuit du 16 au 17, Islamabad a envoyé une délégation de haut niveau à Kandahar, où réside l'émir des taliban, le mollah Mohammed Omar, en vue de le persuader de livrer le milliardaire dans les 72 heures. Le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Abdul Sattar, a nuancé, affirmant qu'il n'y avait pas d'ultimatum «mais que le temps est compté».
«Positifs». Ces pourparlers n'ont pas avorté d'emblée, ce qui est surprenant. Les taliban ont en effet toujours refusé d'expulser celui qu'ils considèrent comme leur «hôte» depuis cinq ans. «Nous sommes confiants à 60 % que les choses seront normales», a même déclaré un porte-parole des taliban, le mollah Abdul Hai Mutmaeen, à l'issue d'entretiens qu'il a qualifiés de «positifs», selon Afghan Islamic Press, agence privée proche du régime au pouvoir en Afghanistan. Mutmaeen a affirmé que la question de l'extradition de Ben Laden n'a pas été discutée en termes clairs et précis «mais nous avons parlé d'autres aspects du sujet». Il a indiqué que la délégation pakistanaise allait se rendre à Kaboul pour d'autres discussions. Certaines sources au Pakistan affirmaient pourtant que ces pourparlers avaient échoué... Parmi elles, le journaliste Hamid Mir, proche des milieux fondamentalistes et l'un des rares à avoir pu in