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Portrait

Oussama ben Laden, chef de guerre sainte

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Issu d'une richissime famille saoudienne, il vit depuis des années en semi-clandestinité, protégé par les Saoudiens puis par les Afghans, adulé comme un héros.
publié le 21 septembre 2001 à 0h55

La kalachnikov remplace le glaive mais, pour le reste, l'imagerie le campe bien dans le rôle de Saladin, le héros légendaire du monde arabe qui vainquit les croisés, leur reprit Jérusalem et provoqua la Troisième Croisade. Sur les affiches qui représentent Oussama ben Laden et que l'on placarde dans certains quartiers populaires des villes pakistanaises, on le voit vêtu de blanc, chevauchant un destrier rebelle et taillant en pièces d'invisibles adversaires. Derrière lui, la terre ouvre ses entrailles et un feu purificateur en jaillit. Considéré depuis plusieurs années déjà comme l'ennemi numéro un des Etats-Unis, suspecté d'être le principal cerveau des attaques terroristes du World Trade Center et du Pentagone, il est admiré dans les milieux islamistes comme l'héritier, voire l'incarnation, du chevaleresque Saladin. A voir les photomontages qui le représentent campant avec complaisance dans le rôle du paladin musulman, on découvre qu'il est loin d'être insensible à cette comparaison, pourtant outrée.

La Mecque et Médine. Né à Riyad en 1957, il fait des études de management et de sciences économiques à l'Université du roi Abdul-Aziz à Djeddah, grand port d'Arabie Saoudite et quartier général de sa famille. Ensuite, celui que ses partisans appellent le «saint guerrier» aurait très bien pu céder à l'appel d'une vie dorée et oisive qui lui était promise. Son père, Mohammed ben Laden, l'une des plus puissantes fortunes du royaume, avait de longue date gagné la confiance des diri

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