Pékin de notre correspondant
Jamais la Chine communiste n'avait réagi de la sorte: Pékin multiplie les déclarations de solidarité avec les Américains et promet de combattre, à leurs côtés, le terrorisme. Pour un pays resté à l'écart des coalitions internationales contre l'Irak ou la Yougoslavie et qui était encore, il y a six mois, engagé dans une confrontation larvée avec l'administration Bush, après l'incident de l'avion-espion américain, le virage est de taille, même s'il n'est pas dépourvu d'ambiguïtés.
Visite. Les dirigeants chinois ont vite saisi la gravité de la crise et souhaitent prendre part à la redéfinition des relations internationales. A la veille de son entrée dans l'Organisation mondiale du commerce, la Chine veut apparaître comme un membre responsable de la communauté internationale. D'autant qu'elle venait de relancer, sur une note plus positive, le dialogue avec les Etats-Unis. Le 13, Bush a confirmé qu'il se rendrait bien au sommet du forum Asie-Pacifique, en octobre à Shanghai, sans doute pour mobiliser le continent contre le terrorisme, mais aussi, dans la foulée, en visite officielle à Pékin, un geste important attendu par les Chinois.
Clarté. L'adhésion au «front antiterroriste» n'est pourtant pas sans nuances. Membre permanent du Conseil de sécurité, la Chine réclame que toute riposte soit décidée au sein d'une instance internationale. Pékin risque aussi d'avoir à se déterminer quant à ses relations avec certains Etats concernés par la crise: l'Afghanis