Moscou de notre correspondante
La Russie n'a pas été longue à comprendre que les attentats commis à New York avaient changé la donne mondiale et qu'elle pouvait espérer rejoindre le concert des nations. La rapidité des réactions officielles, l'attention des médias, la minute de silence sont autant de démonstrations que Moscou appartient bien à notre village planétaire.
Deux buts. «Mieux que quiconque, nous comprenons les sentiments du peuple américain», a souligné le président Poutine. Une allusion aux attentats de Moscou, dont le deuxième anniversaire a été célébré jeudi 13. Attribués sans preuve aux Tchétchènes, ces attentats, qui firent plus de 200 morts, avaient donné le signal d'une expédition punitive contre la Tchétchénie. Les médias n'ont pas manqué de souligner que la Russie avait donc été à la pointe du combat contre le terrorisme. Et le 13 à Moscou, où il recevait Hubert Védrine, le chef de la diplomatie russe a relevé que «tous les moyens sont bons, y compris le recours à la force», pour lutter contre le terrorisme. Selon l'analyste Dimitri Fourman, Poutine voit déjà se profiler «un Vigipirate de dimensions mondiales», où la Russie a deux buts: «L'affaiblissement des critiques occidentales contre l'intervention en Tchétchénie» et «la diminution de la pression aux frontières de la Russie et de l'Asie centrale» en cas d'opération contre l'Afghanistan.
«Nous avons des informations selon lesquelles les terroristes en Tchétchénie ont reçu une formation à l'étranger et un