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Libération

Wall Street sort du coma.

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Fermée depuis une semaine, cas unique dans toute son histoire, la Bourse reprend vie. Entre détermination et inquiétude.
publié le 21 septembre 2001 à 0h54

New York, de notre correspondant.

C'est un étrange défilé. Marche forcée d'hommes en costume qui descendent vers Wall Street les yeux droits devant eux, le regard fixé sur le bitume. Soudain, au détour d'un immeuble, trois rues plus à l'ouest, le socle toujours fumant de la tour nord du World Trade Center se découpe à l'horizon. Masse sombre qui vient obscurcir le ciel bleu. Il y a partout des barrages, les policiers restent aux aguets. Sans une pièce d'identité, personne ne passe. «C'est un peu comme revenir dans une ville assiégée, confie Dean Kajouras, un broker (courtier) chez Fordham Financial, mais je crois que c'est nécessaire. On peut se lamenter et pleurer encore des semaines, cela ne changera rien à la situation. Les sauveteurs sont là pour essayer de sauver les derniers survivants, les pompiers éteignent les brasiers et nous, les financiers, on repart au travail. Pour montrer à la planète que l'Amérique est toujours là.»

Six jours après la catastrophe qui a frappé New York, la réouverture de Wall Street faisait lundi fonction de symbole. Celui d'une ville qui, envers et contre tout, veut croire à son futur. Celui d'une nation qui refuse de s'effondrer dans la poussière. Depuis la catastrophe, Rudolph Giuliani, le maire, l'avait répété: «Quand les marchés repartiront, ce sera le signe que nous avons su réagir.» La veille de la réouverture, le sénateur de l'Etat de New York, Charles Schummer, avait exactement lancé le même message pour la presse: «Avant, c'étai