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Libération

Lille et le Nord. Une clientèle d'affaires

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publié le 3 octobre 2001 à 1h09

A Lille, le TGV est arrivé en 1993. Pour lui, fut créé un nouveau quartier. Planté autour de la tour gris bleu du Crédit Lyonnais et du centre commercial, greffé sur la gare Lille-Europe, Euralille pousse, à une heure de Paris (1). Quartier en hauteurs, glacial, efficace, tranchant avec les petites maisons de briques du quartier ouvrier historique de Fives, et les jolies demeures Art-déco de Saint-Maurice, limitrophes, Euralille tend les bras à ceux qui sont prêts à investir jusqu'à 13 000 francs (1200 euros) le m2, dans la fourchette haute lilloise. Comme ces employés de l'aéroport de Roissy qui préfèrent payer 3 600 francs (549 euros) d'abonnement mensuel à la SNCF et vivre à Lille, à 50 minutes de leur lieu de travail, plutôt que de rester à Paris.

Les investisseurs aussi louchent sur ces placements locatifs. Résultat, les programmes de logement haut de gamme se multiplient, résidences avec parquets en chêne et entrées rutilantes. A 50 mètres autour de la gare Lille-Flandres, quartier pourtant mal famé, les prix des appartements se négocient à 10 % au-dessus du marché. Ici, pas de soleil. Le TGV se nourrit des affaires. «En mettant Lille à 38 minutes de Bruxelles, 2 heures de Londres et moins de 2 heures d'Amsterdam, le TGV a délocalisé le travail de Paris vers Lille. De grosses entreprises ont choisi de fixer leur siège social ici. La clientèle d'affaires s'installe, et achète du logement.» Près de 1 100 personnes effectuent le trajet aller-retour Lille-Paris cinq jours p