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Libération

A Vienne, l'intégration jusque dans la mort

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La capitale autrichienne va construire son premier cimetière musulman.
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publié le 3 janvier 2002 à 21h34

Anas Schakfeh essaie de s'en sortir avec une blague: «Il existe certes des groupes de personnes et des partis politiques qui se renforcent en faisant campagne contre les étrangers. Mais je ne vois là aucun danger: nous ne sommes pas des étrangers, nous som mes ici chez nous!». Le président de la Islamische Glaubensgemeinschaft (IGG, la communauté musulmane) admet toutefois avoir bien conscience que la création d'un cimetière musulman à Vienne suscite des émotions fortes. Ou en tous les cas qu'elle peut en susciter: voilà près de quinze ans que les représentants des quel que 104 000 musulmans viennois s'efforcent de pouvoir faire enterrer leurs morts dans le respect de leurs rites. Mais les préjugés ne sont affiliés à aucun parti politique.

2800 sépultures. Schakfeh a de quoi se réjouir: en 2003, on devrait enfin y arriver. A Liesing (1), au croisement de la Laxenburger Strasse et du canal de Liesing, la municipalité de Vienne a mis à la disposition des musulmans un terrain de 34 400 m2, d'une valeur de 24 millions de schillings (1,74 million d'euros). La ville prend aussi à sa charge les frais de clôture et de mise en exploitation (580 000 euros) de l'espace, tandis que les frais de construction des locaux d'administration, des sanitaires et de la salle de cérémonie, ainsi que la gestion du ci metière ­ prévu pour abriter 2800 sé pultures au maximum­ seront couverts par l'IGG.

Pas de dérapages. Lors de la présentation du projet, la conseillère municipale à l'Intégration, R