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Libération

L'Union en panne de leadership

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par Olli Kivinen est éditorialiste au «Helsingin Sanomat».
publié le 3 janvier 2002 à 21h34

Le manque de leadership au sein de l'Union européenne se sera fait sentir depuis cet automne, du fait de la double perspective de l'élargissement et de l'approfondissement du cadre institutionnel de l'Union. Cette problématique, pour être traitée dans le cadre du calendrier fixé, nécessite d'immenses efforts et le dynamisme de locomotives puissantes.

Dans les grands pays, il y a un manque flagrant de dirigeants capables d'offrir une vision de l'Union faisant sens. De dirigeants ayant le pouvoir et la volonté de se placer au-dessus des intérêts nationaux étroits et des objectifs à courte vue. Les petits pays, eux, restent petits et manquent d'influence. Le rôle de la Commission est important surtout lorsque les Etats membres ne sont pas, pour une raison ou une autre, en mesure de servir de moteurs. Mais son président Romano Prodi n'étant pas parvenu à s'affirmer, les regards se tournent vers les gouvernements.

La France a toujours joué un rôle important ­ et égoïste ­ dans la construction de l'Europe. L'an dernier, toute l'Union a souffert lorsqu'elle a vivement tiré la couverture à elle, et ce à plusieurs reprises, suscitant la colère de ses partenaires. Le traité de Nice, avec ses zones de flou, n'a toujours pas été ratifié en Irlande, le peuple s'étant prononcé contre lors d'un référendum. Et la situation de la France est d'autant plus difficile que son président conservateur, Jacques Chirac, a vu son image ternie par des accusations de corruption. Le Premier ministre social