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Libération

La botte va molto piano à l'euro

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publié le 3 janvier 2002 à 21h34

Les distributeurs convertis à la nouvelle monnaie ­ un sur trois ­ ont été littéralement pris d'assaut: l'ABI (Association des banques italiennes) a calculé que, de minuit à 5 heures de l'après-midi, 184 millions d'euros (environ 356 milliards de lires) ont été distribués cash avec un record de prélèvements entre midi et 15 heures: juste à temps pour exhiber le butin au déjeuner du jour de l'an et pour débuter l'année 2002 en se sentant véritablement «citoyen du monde». Une chasse qui tient du record. [...] Le début de l'euro a donc été marqué par l'enthousiasme mais il faut dire que l'utilisation de la nouvelle monnaie a été théorique. Les Italiens l'ont regardée, étudiée et se sont liés d'amitié avec elle ­ pour autant que ce soit possible (la moyenne d'euros distribués en Italie n'est que d'un peu plus de trois par personne). Puis ils l'ont remise dans leur poche. Un petit peu parce qu'ils craignaient de devoir faire face à la monnaie rendue (dans de nombreuses familles, le convertisseur offert par Berlusconi n'est pas encore arrivé), un petit peu aussi parce qu'il était vraiment difficile de la dépenser. Les commerces en mesure de rendre la monnaie en euros étaient peu nombreux. De même que les bars et les restaurants acceptant les paiements en euros par carte bancaire. Selon les estimations de la Confcommercio (association des commerçants, ndlr), au cours de la Saint-Sylvestre, seulement 5 % des additions de repas du réveillon, des entrées dans les discothèques, des cro