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Libération

La fin de l'irrésistible ascension du mark

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publié le 3 janvier 2002 à 21h34

A avoir voulu conquérir la moitié du monde par les armes, l'Allemagne est ruinée après la guerre. En 1947, le produit intérieur brut atteint à peine 40 % du niveau d'avant-guerre. Le Reichsmark ne vaut plus rien. Le marché noir et le troc fleurissent, on manque de vêtements, de nourriture, de logements. Le 20 juin 1948 est créé le deutschemark. Salaires, loyers et retraites sont convertis au taux de 1 pour 1. Livrets et fonds d'épargne au taux de 6 %. C'est-à-dire que les fortunes sont réduites de 94 %. D'un coup, la nouvelle monnaie fait des miracles: les vitrines se remplissent, les usines embauchent, la confiance revient. Pourtant, la crédibilité du deutschemark ne tient au début qu'à son alignement sur le dollar.

Plus tard, pour répartir entre eux les risques de fluctuation de la devise américaine, les pays de la Communauté européenne décident de lier leurs monnaies les unes aux autres. En 1979 naît le Système monétaire européen (SME). Au sein du SME, le deutschemark devient la monnaie phare de l'Europe. Car la Bundesbank possède les plus grosses réserves de dollars et l'Allemagne est l'économie la plus puissante de la région. Au fil des ans, le deutschemark ne cesse de s'apprécier face à presque toutes les autres monnaies.

La situation change avec la réunification. Le 1er juillet 1990, le deutschemark devient moyen de paiement officiel en RDA. A nouveau, les vitrines se remplissent, à l'Est cette fois. Pour l'économie de la RDA, l'union monétaire aura des effets désastreu