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Libération

Problème de fonds

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publié le 3 janvier 2002 à 21h34

L'élargissement de l'Union européenne aura forcément un coût. C'est un sujet sur lequel les partenaires se livrent déjà à un feu croisé de déclarations, bien qu'ils ne soient pas censés l'aborder avant 2006 (dernière année du budget septennal approuvé en 1999 par les Quinze, ndlr). L'Allemagne a multiplié les messages de propagande. Au moins jusqu'à leurs élections de 2002, les Allemands occultent une évidence: ce sont eux qui devront sortir de leur poche le plus gros paquet pour financer l'élargissement, dont ils seront par ailleurs les principaux bénéficiaires.

Le ministre des Affaires étrangères, Joschka Fischer, va répétant que l'Espagne veut bloquer l'élargissement. En réalité, Madrid souhaite que l'Europe prenne en compte un problème: en vertu des simples critères européens de convergence statistique, de nombreuses régions espagnoles seront considérées riches du jour au lendemain, sans que cela corresponde à la réalité. Il faut donc obtenir que ces régions continuent, après l'adhésion des pays de l'Est, à percevoir des fonds durant une courte période transitoire. Ensuite, l'Espagne deviendra un pays contributeur comme d'autres, ce qui signifiera que l'objectif a été atteint et que, en plus de partager des institutions avec le reste de l'Europe, nous en partageons le bien-être.

Il y a un précédent: lorsqu'en 1995 l'Union est passée de douze à quinze membres, avec l'arrivée des pays de l'Europe du Nord, l'Espagne a perdu du poids dans le système de vote, mais a exigé que s