Ignorance, indifférence et mécontentement... Voilà les trois sentiments exprimés par les Irlandais à propos de l'Union européenne. Dans ces sondages, les mêmes personnes interrogées considèrent pourtant l'Union comme une bonne chose et reconnaissent que l'Irlande en a profité. Résoudre ce paradoxe, qui se reflète dans d'autres pays, sera la principale tâche de la Convention sur l'avenir de l'Europe mise en place lors du sommet de Laeken. Le Premier ministre belge, Guy Verhofstadt, dans l'une de ses premières moutures de déclaration commune, écrivait que «les faiblesses de la structure européenne, après cinquante ans, sautent aux yeux».
Ses collègues ont jugé la formulation trop pessimiste, mais tous se déclarent préoccupés par le déficit démocratique de l'Union européenne qui interfère de plus en plus avec la vie quotidienne des citoyens. Dans un discours fait à Dublin, M. Verhofstadt a reconnu le caractère légitime des préoccupations des électeurs irlandais qui ont rejeté le traité de Nice. «Les électeurs n'ont jamais tort, a-t-il déclaré. Les électeurs en général ne se prononcent pas sur ce qui a été accompli dans le passé, quel que soit le bilan. Ils votent sur ce que l'avenir leur offre. Et sur ce point, nous avons peut-être échoué.» Selon lui, les citoyens européens trouvent que les structures de l'UE manquent de clarté et de transparence, interviennent dans trop de domaines, souffrent d'une faiblesse démocratique et d'un manque de présence sur la scène mondiale.
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