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Libération

The Independent:«Qu'on en finisse une fois pour toutes»

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publié le 3 janvier 2002 à 21h34

Ma petite belle-fille de 9 ans se languit. A l'approche de la nouvelle année, l'arrivée de l'euro l'enfièvre tous les jours un peu plus. Juste avant minuit, devant la télévision montrant des images de Bruxelles et des capitales européennes, elle déclare avec mélancolie, et un brin d'amertume, qu'elle aurait bien aimé que, nous aussi, nous rejoignions l'euro. Son souhait ne semble jaillir ni d'un optimisme démocratique et social démesuré devant la beauté égalitaire du projet européen, ni venir de l'obsession quasi fasciste et suicidaire de construire un super-Etat pour rivaliser avec l'Amérique, ni enfin de la lecture des fameuses cinq conditions économiques requises.

Non. La nostalgie de cette enfant concernant l'avenir économique de notre nation semble en fait très claire. [...] Elle se sent simplement et très sérieusement abandonnée. Le Millénaire, l'Eclipse, la Guerre contre le Terrorisme... Nous autres Britanniques avons l'habitude de jouer un rôle plus ou moins important dans les grands événements de l'histoire. Mais, cette fois-ci, étonnement, le Grand Evénement se déroule sans nous. Pire, pendant un bref moment, l'impossible est arrivé. L'euro est devenu vraiment «glamour». [...]

Je pense que ma belle-fille est tout à fait fondée à ressentir les événements de cette façon. J'avais 9 ans quand nous sommes passés au système décimal et c'était quelque chose. Notre nation se révéla pour l'occasion incapable de compter ou complètement neurasthénique. [...] Je ne suis pas pou