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Citoyen

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Pas question de laisser le réseau au seul commerce. Pour eux, le plus grand nombre doit accéder au Web et y diffuser des informations. L'« Internet citoyen » n'est pas un gadget, mais une nouvelle façon de vivre ensemble.
publié le 22 mars 2002 à 22h41

Le Net est-il encore un enjeu politique ? Peut-on opposer un « Internet citoyen » (solidaire, coopératif, non-marchand), lieu de communication et de débats, et un « Internet marchand », lieu de consommation ? « Internet citoyen, je ne sais pas ce que cela veut dire, répond Michel Elie, fondateur de l'Observatoire des usages de l'Internet. Le réseau n'est ni citoyen, ni solidaire. Ce sont les hommes qui peuvent l'être.»

Aujourd'hui, la bulle du « marchand » a crevé, et le terme « citoyen » est devenu tarte à la crème. Il est même « récupéré », grince Meryem Marzouki, fondatrice de l'association Iris (Imaginons un réseau Internet solidaire) : « Tout le monde se réclame du « citoyen », même ceux qui ont une activité marchande.»

Le terme d'Internet citoyen était né à la fin du siècle dernier, en opposition à l'Internet marchand, pour mettre en avant d'autres usages du réseau : auto-publication, de militance, de coordination associative, de démocratie participative. Chacun a en tête ses exemples d'usages citoyens. Michel Elie : « Créer des mémoires collectives de quartier, faciliter l'information sur le droit des étrangers avec une base de données de jurisprudence. » Valérie Peugeot, de Vecam (Réflexion et action pour l'Internet citoyen) : « Réunir sur le réseau des jeunes de pays francophones, pour qu'ils confrontent leur vision de la société dans un atlas (1). » Meryem Marzouki : « Détourner l'outil pour en faire un vecteur de contestation. » Mais la fondatrice d'Iris ajoute auss