Ingénieur diplômé de l'Ecole centrale et spécialiste de l'urbanisme, Marc Wiel, 61 ans, est l'auteur de plusieurs ouvrages (1) sur les questions relatives à la ville. Il s'intéresse notamment aux liens entre développement de la voiture et étalement urbain.
La voiture est-elle responsable de l'étalement urbain?
Tout tient à l'avantage du temps offert par l'automobile : la distance devient une notion relative dès lors que l'on peut aller et venir rapidement. Auparavant, la ville était dense parce que la mobilité coûtait en temps et en effort. L'auto est venue perturber tout l'agencement urbain.
Les habitants de la périphérie subissent pourtant des embouteillages, notamment pour se rendre au travail. Le gain de temps n'est-il pas relatif ?
Depuis trente ans, à chaque fois que ça bouchonne quelque part, on construit des infrastructures nouvelles. On ne se contente pas de faciliter l'écoulement du trafic, on perce des voies rapides, des pénétrantes, des rocades qui permettent d'aller plus vite. Des autoroutes desservent les grandes agglomérations. Les quartiers pavillonnaires, les centres commerciaux, les zones d'activité viennent donc s'établir à proximité de ces voies. Cet émiettement urbain rend impossible une desserte par les transports collectifs. Du coup, la voiture devient un moyen de locomotion obligé. Ce qui amène évidemment des embouteillages... et la construction de nouvelles routes pour les résorber. C'est un cercle vicieux.
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