Clônarion, jeune fille, et Leaïna, joueuse de cithare.
Clônarion : Nous apprenons du nouveau sur toi, Leaïna ; la riche lesbienne Megilla est amoureuse de toi, comme un homme ? Et vous vous unissez je ne sais comment l'une avec l'autre ?
Leaïna :...
C. : Qu'est-ce qu'il y a ? Tu rougis ? Dis-moi, c'est donc vrai ?
L. : C'est vrai, ô Clônarion. J'en suis honteuse... C'est si étrange...
C. : Mais par la déesse, comment vous y prenez-vous ? Que te veut cette femme ? Qu'est-ce que vous pratiquez quand vous faites l'amour ensemble ?
L. :...
C. : M'entends-tu ?
L. :...
C. : Ah ! tu ne m'aimes pas ; autrement, tu ne me cacherais pas des choses pareilles.
L. : Je t'aime plus qu'aucune autre... Mais cette femme est terriblement mâle...
C. : Je ne comprends pas ce que tu dis. A moins que... Serait-ce une de ces tribades, comme on dit qu'il y en a dans Lesbos, de ces femmes viriles qui ne peuvent rien souffrir des hom mes, mais jouissent elles-mêmes des femmes, comme si elles étaient des hommes ?
L. : C'est quelque chose comme cela...
C. (avec élan) : Oh ! Leaïna, raconte-moi tout ! Comment elle a cherché à te séduire d'abord, comment tu t'es laissé persuader, et le reste !
L. : Elles avaient organisé un souper, elle et Démonassa la Corinthienne, qui est riche aussi et a les mêmes goûts que Megilla. Elles me firent venir pour jouer de la cithare et quand j'eus fini de jouer, quand le soir vint, quand il fut temps de dormir après avoir beaucoup bu : «Voyons, Leaïna, dit Megilla, c'est le moment d'all