Troisième conte

Mais un automne, l'arbre du jardin du tem ple Saïmendji sur le mont Nayata se mit à fleurir une deuxième fois. Les samouraïs se rendirent au temple pour jouir de ce spectacle. Ils firent une belle partie de plaisir et se régalèrent de délicieux plats et de vins. Ils en oublièrent et les fleurs et eux-mêmes et s'attardèrent jusqu'au soir. Parmi eux se trouvaient plusieurs pages du seigneur. Hayemon aussi était venu voir les fleurs et se réjouir avec les autres samouraïs. Un des pages, Itjisaburo Igarashi, lui donna à boire une coupe de vin dont il avait bu lui-même la moitié. Hayemon le remercia avec des compliments très flatteurs, lui disant : «Tu es vraiment un très joli garçon. Je me réjouis de ta beauté, même quand je bois ce vin.» Et il laissa Itjisaburo remplir à nouveau la coupe de vin capiteux. Quand il fut ivre, il prit plaisir avec Itjisaburo, mais en s'en allant, il n'oublia pas ses deux sabres qui sont l'âme du samouraï. Quelqu'un rapporta à Sasanosuke la conduite de Hayemon envers Itjisaburo. Sasanosuke fut rempli de colère et de jalousie. Le jour suivant, le temps changea, soudain, le froid vint et un vent furieux se mit à souffler. Sasanosuke attendit Hayemon à la porte de sa maison. Lorsqu'Hayemon arriva, il lui prit la main avec impatience et le conduisit dans une petite cour intérieure ; après avoir tiré le loquet de la porte et de toutes les issues de la maison, il laissa Hayemon dans la cour.

Hayemon crut que Sasanosuke préparait une entrevue