Johannesburg
de notre correspondante
Ironiquement, c'est dans le temple du capitalisme sud-africain que s'ouvre le Sommet de la Terre. Hérissé de tours flambant neuves, le quartier d'affaires de Sandton se vante d'être «le kilomètre le plus riche d'Afrique». Il s'enroule autour du Centre international de conférences de Johannesburg, mais aussi d'un mall, immense galerie marchande à l'architecture simili-italienne. Sur des étages de magasins, les élites blanche, noire, indienne et métisse se croisent, sans se fréquenter.
Ruée vers l'or. Difficile d'imaginer qu'à moins de deux kilomètres de là, sur l'autre versant de la colline, la township noire d'Alexandra survit sous des tôles ondulées. A côté de «Jo'burg», la plus américaine des métropoles du continent noir, bat le coeur de «Jozi», surnom donné à la ville la plus africaine du pays. Née d'une ruée vers l'or, la capitale économique sud-africaine est en pleine mutation. Depuis la fin de l'apartheid, il y a douze ans, les townships (quartiers populaires africains) ont envahi le coeur historique de la ville, le Center Business District (CBD). Les vendeurs de rue se sont approprié les trottoirs de ce downtown à l'américaine. Le Carlton Center, le plus haut gratte-ciel d'Afrique, appartient désormais aux Noirs. Les jeunes de Soweto viennent faire du lèche-vitrines là où leurs parents regardaient les enfants blancs faire du patin à glace, sans jamais pouvoir les rejoindre.
Devenus «trop sales» et «trop dangereux», les lieux ont été dé