Les responsables d'Alsace-Nature ont le triomphe modeste. Au printemps dernier, les responsables du Syndicat intercommunal à vocations multiples (Sivom) d'Obernai (Rhin) sont venus leur demander l'autorisation de faire un captage d'eau sur le Bruch de l'Andlau, zone humide de 548 hectares que l'association avait réussi à sauver de la culture intensive du maïs en 1986 grâce à un arrêté de protection de biotope. A l'époque, Alsace-Nature avait dû se battre pour soustraire ces prés à l'appétit des agriculteurs et des élus locaux. Et sauver ainsi le cuivré des marais (un papillon), l'ail anguleux et l'orchis des marais (des plantes rares), et le courlis (un oiseau).
Aujourd'hui, la nappe phréatique qui alimente la région est polluée par les nitrates. Au point que le Sivom est obligé de mélanger son eau à celle d'eaux de sources pour rester en deçà des 50mg/l de nitrates, seuil de pollution maximum toléré. La situation se dégradant, les élus envisagent de faire un nouveau captage. «Et le seul endroit où on trouve de l'eau propre, c'est là où ils se sont bagarré contre nous, sur le Bruch de l'Andlau, constate Jean Wencker, dirigeant de l'association. Ils nous ont demandé l'autorisation de faire un forage malgré l'arrêté de biotope. Comme nous sommes raisonnables, nous avons dit oui. Mais nous leur avons expliqué qu'il était important que les communes commencent une politique de reconquête de la maîtrise foncière vers moins de culture intensive et plus de respect des rivières et zon