Les catastrophes industrielles gagnent du terrain. Elles sont plus dramatiques, plus coûteuses aussi, que les catastrophes naturelles qui ne frappent «que» 211 millions de personnes et ne coûtent «que» 100 milliards de dollars par an. Les catastrophes industrielles sont inchiffrables. La pire reste Bhopal, en Inde : 8 000 morts, 520 000 personnes affectées et une personne qui en meurt encore tous les deux jours. Toutes les atteintes à l'homme ou à l'environnement n'ont pas cette ampleur. Il y a eu Tchernobyl en 1986, mais il existe aussi des Tchernobyl au ralenti ; comme ces 24 000 tonnes de combustible irradié, fruit de la déréliction de l'ex-URSS, stockées en région arctique. Au total, 500 millions de tonnes de déchets toxiques sont produits par an. Une part grandissante est acheminée vers des pays en développement ; 500 000 tonnes de pesticides y gisent ainsi à l'abandon. Chaque Français produit plus d'un kilo de déchets par jour.
La pollution de l'air ? 3 millions d'enfants de moins de 5 ans en meurent chaque année. La pollution des eaux ? La marée noire de l'«Erika» reviendrait à près de 1 milliard d'euros. Et 50 % des fleuves sont pollués. L'absorption de coquillages souillés cause chaque année 2,5 millions d'hépatites et 25 000 morts. La pollution de la terre ? L'Inde dépense 10 milliards de dollars par an pour enrayer la dégradation des sols.
Décharge, France.
La décharge d¹Entressen, dans la plaine de la Crau (Bouches-du-Rhône), reçoit 80 % des déchets de Marseille.
Lac