Comment concilier croissance mondiale et re distribution sociale ? Comment réconcilier économie et environnement ? Comment asseoir durablement le concept du développement durable au-delà du slogan politique, de l'outil marketing ? C'est tout l'enjeu, toute la difficulté aussi, du Sommet de la Terre, qui débute aujourd'hui, à Johannesburg, en Afrique du Sud. Dix ans après le Sommet de Rio, et pendant dix jours, la planète va ausculter son présent et son futur dans un gigantisme inédit. Près de 50 000 person nes sont attendues, dont une centaine de chefs d'Etat et de gouvernement. Si les Européens (dont Jac ques Chirac, à partir du 1er septembre) feront le déplacement, George Bush brillera par son absence.
Un symbole à l'image du bilan d'une décennie de mobilisation. Au-delà de la prise de conscience sur des sujets géopolitiques globaux (l'air, la terre, l'eau), les résultats frôlent l'indigence. Mais si Rio a débouché sur des recommandations, Johannesburg sera jugé à l'aune d'une seule vertu : l'action. Sur la mise en oeuvre concrète et pratique d'engagements chiffrés, datés, sur des sujets aussi vastes et sensibles que l'accès à l'eau potable, la gestion des ressources énergétiques, la résorption du fossé en termes de santé entre le Nord et le Sud, la préservation de la biodiversité, la hausse de l'aide au développement...
Les travaux préparatoires du plan d'action (153 paragra phes, 615 alinéas) ont coincé : 25 % du texte seulement a été bouclé. Le forcing diplomatique redoub