Se développer, et de façon durable? C'est autant une gageure qu'une nécessité. Au rythme des prélèvements sur les ressources naturelles, qui dépassent les capacités de reconstitution de la Terre, il faudra une planète de rechange dans cinquante ans. Pourtant l'état d'urgence est loin d'être décrété. Les intérêts particuliers et les égoïsmes étatiques l'emportent encore souvent sur les intérêts collectifs, environnementaux ou humains. Depuis le Sommet de Rio il y a dix ans, on est passé du volontarisme de l'enthousiasme au pessimisme de la raison. Le chemin tracé à Rio n'a jamais semblé aussi sinueux et broussailleux. Entre les promesses non tenues, les résolutions non appliquées, les Realpolitik non remisées, difficile de s'attendre à ce que Johannesburg soit à la hauteur de l'enjeu : que les humains du XXIe siècle puissent léguer à leurs enfants une planète viable. Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, cette transmission de témoin ne va pas de soi. La satisfaction des besoins de la génération présente risque de se faire au prix de la survie des générations à venir.
Dénominateur commun. Pourtant, il y a bien une prise de conscience qu'il existe des biens communs à tous qui se jouent des espaces nationaux et des frontières : des biens publics mondiaux (BPM). Ils sont une sorte de plus petit dénominateur commun de droits dont aucun humain ne devrait, en principe, être privé. Leur définition peut être restrictive : accès à l'eau potable, à un air