Dengue, Ebola, fièvre jaune... Sous les tropiques, les virus des fièvres hémorragiques prennent des allures de tueurs en série. Ainsi, la dengue touche chaque année 50 à 100 millions de personnes, et 20 000 en décèdent. Transmise par des piqûres de moustique, cette grippe tropicale «progresse de façon spectaculaire» dans le monde depuis quelques décennies, s'inquiète l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Avant 1970, seuls neuf pays avaient connu une épidémie de dengue hémorragique, forme rare (1 % des cas) mais la plus grave de l'infection. En 1995, ce chiffre avait déjà plus que quadruplé. Et le virus sévit désormais en permanence dans plus de 100 pays d'Afrique, des Amériques, de la Méditerranée orientale, de l'Asie du Sud-Est et du Pacifique occidental. En l'absence de traitement et de vaccin, la seule méthode de lutte est l'hypothétique élimination du moustique.
Plus localisées géographiquement (forêts d'Afrique équatoriale), mais terriblement contagieuses, les épidémies de maladie d'Ebola sont particulièrement graves. En avril dernier, le Gabon a connu sa quatrième épidémie depuis 1994. Bilan : 65 malades, 58 morts. Aucun traitement ni vaccin n'existent.
En recrudescence, la fièvre jaune atteindrait chaque année 200 000 personnes, dont 30 000 meurent, mais ces chiffres sont largement sous-estimés, selon l'OMS. Un vaccin est disponible, qui protège au moins dix ans, et peut-être toute la vie. En Afrique, 18 pays l'ont intégré dans leur programme national de vaccinatio