Pampelune envoyé spécial
Tout au long de la crête de la «sierra» de Guerinda, c'est une longue succession de turbines géantes d'un blanc immaculé. Les pales de ces machines en acier, hautes de 45 mètres, broient l'air sec avec un bruit de soufflerie entêtant. Au total, 199 turbines d'une capacité de 124 mégawatts (MW) se succèdent dans ce paysage bucolique. Ce défilé monotone est seulement égayé par un moulin à vent du XVIIe siècle, récemment reconstruit par les autorités régionales afin, disent-elles, de mettre en évidence «la continuité avec la tradition». Le plus grand parc éolien d'Europe est sis au beau milieu de la Navarre, à une vingtaine de kilomètres au sud de Pampelune. Dans le village voisin de San Martin d'Unx, on se réjouit de cette intrusion de la modernité. «Plus personne ne venait dans cette région où les villages se vident peu à peu, témoigne un sexagénaire. Au début, ces drôles de moulins nous ont surpris. Mais, grâce à eux, les visiteurs affluent, y compris pour visiter notre crypte romane. Et puis, on a davantage d'argent...» Chaque municipalité hébergeant un parc éolien reçoit du gouvernement 2 400 euros annuels par turbine. La mairie de San Martin d'Unx a pu repaver entièrement ses ruelles grâce à cette manne.
Locomotive. La Navarre, région montagneuse du nord-ouest de l'Espagne, a mis résolument le cap sur l'énergie produite par le vent. En plus de celui de Guerinda, six parcs à éoliennes produisent 773 MW d'énergie électrique, soit dava