São Paulo envoyée spéciale
Paula n'a pas l'insouciance des enfants de son âge. A 13 ans, cette adolescente, jolie et timide, a plus de sept années de labeur derrière elle. Elle a cessé de travailler en novembre pour entrer à l'école, où elle apprend à lire et à écrire. Comme les 800 000 enfants qui bénéficient du programme d'éradication du travail infantile (Peti), lancé en 1996 par le gouvernement brésilien. Celui-ci y consacre 118 millions d'euros cette année. Fin 2002, les enfants scolarisés devraient être 866 000.
Selon les chiffres de l'Organisation internationale du travail (OIT), le Brésil comptait, en 1999, 6 648 269 enfants et adolescents au travail, surtout dans le secteur de l'économie dite informelle, et notamment dans la prostitution et le trafic de drogues. Le chiffre a baissé de 23 % depuis 1992. Un résultat spectaculaire dû à la mobilisation de la société civile et même du patronat, qui contribue à éradiquer le travail des enfants de l'économie formelle. L'Etat a fait preuve de volonté politique en créant des équipes d'inspection des entreprises en même temps que des initiatives comme le Peti. En vertu de ce programme, les familles reçoivent 40 réaux (environ 13 euros) par mois et par enfant qui quitte son emploi et entre à l'école. L'idée étant de motiver les parents pour qu'ils scolarisent leurs enfants en compensant la perte de son apport au revenu familial.
Point de croix et capoeira. Comme au Brésil on ne va en classe qu'une demi-journée, le Peti prévoit de