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Libération
Critique

Le Parti pris de la peinture

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publié le 5 octobre 2002 à 1h19

La visite nocturne de la fédération parisienne du Parti communiste français risque d'être l'une des plus intimistes de la Nuit blanche. C'est là, au 120, rue Lafayette, que s'installèrent les bases du parti en 1920. Mais le lieu actuel, loin de ressembler à la majestueuse architecture orchestrée par le Brésilien Oscar Niemeyer pour le siège social du PCF, place du Colonel-Fabien, est ici composé d'escaliers dérobés, de couloirs et portes sombres, d'une cuisine, d'une salle de réunion au plafond à caissons 70's surbaissé et d'un amphithéâtre escarpé. Bref, un plan dégingandé que vont peupler pour toute la nuit et le mois qui suivra des oeuvres d'art issues des «Caves du 120» et d'autres, créées spécialement par quatre plasticiennes.

Les caves, on l'aura compris, ne sont pas celles du Vatican mais celles de la dormition, durant vingt ans et plus, d'oeuvres données au parti par des artistes alors proches : des travaux sur papier surtout, de Claude Bellegarde, de Cremonini, de Kijno, de Catherine-Anne Lurçat, de Marfaing, de Matta, de Picasso, de Pignon, de Xenakis, du groupe Untel, du groupe des Malassis ­ auquel un hommage spécial est rendu, dans le susdit amphithéâtre. Les titres résonnent autant que les noms : Guernica 78 (Perrot) ; Portrait de Marcel Cachin (gravure de Picasso) ; la Paix ou la mort (Kiras) ; Vietnam Napalm (Eloy)... Des poings levés, des mains qui se serrent, beaucoup d'abstractions : une seule toile, peut-être en signe de dérision, obéit au dogme du réalism