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Libération
Interview

Eloïse, 17 ans, Paris, créatrice d'un collectif au lycée Paul-Valéry

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«Il ne suffit pas de mettre un bulletin dans l'urne»
publié le 19 avril 2003 à 22h55

Eloïse, en première littéraire au lycée Paul-Valéry à Paris, a découvert la «nécessité du vote» le 21 avril. Elle a participé aux manifestations de lycéens et créé un collectif dans son établissement. Depuis, elle reste en alerte. Contre les lois Sarkozy, contre la guerre en Irak.

«Le soir du 21 avril, j'étais devant la télé avec ma mère, qui s'en voulait beaucoup d'avoir voté pour un petit parti. Je suis tombée de haut, je n'avais jamais pensé que le FN pouvait aller si loin. J'avais les boules, envie de casser la télé. Une copine m'a téléphoné, on s'est retrouvées, on a discuté avec tous les gens qu'on a croisés. J'ai vu un voisin de 20 ans qui aurait pu voter mais qui n'y était pas allé, je l'aurais tué...

«Ensuite, j'ai manifesté quasiment tous les jours. J'avais déjà participé à des manifestations, mais là, j'étais vraiment impliquée. Quand on est trop jeunes pour voter, on n'a que la rue pour se faire entendre.

«Je ne suis pas militante dans l'âme, la politique m'a longtemps laissée indifférente. Mais j'ai compris que le vote permettait de défendre des valeurs. "Liberté, égalité, fraternité", ça veut dire quelque chose.

«Je dois attendre encore un an avant de pouvoir m'inscrire sur les listes. J'ai hâte de voter. Ce jour-là, je serai devant un choix difficile parce que j'ai du mal à me retrouver dans un parti. Je prendrai le temps de réfléchir. Je trouve que les gens votent par réflexe, sans analyser. Ils restent au chaud dans leurs idées. Mais le jour où je voterai, ça ne