«Le soir de l'élection de Mitterrand, le 10 mai 1981, j'avais pleuré de bonheur. Là, en apprenant que Jospin ne serait pas du second tour, je n'ai pas pu me retenir, j'ai dit : "C'est bien fait pour lui, bien fait pour eux." Depuis, je n'ai pas l'impression que la gauche ait compris la leçon. Elle fait toujours référence à son oeu vre, comme les 35 heures. Comme si les 35 heures, c'était bien... Mais il suffit de discuter avec les petits artisans, les infirmières, pour comprendre que c'est une catastrophe ! Ce que je reprochais déjà à la gauche l'année dernière (Libération du 13 mars 2002), c'est d'être trop intellectuelle, de ne rien compren dre aux réalités du terrain, d'être trop loin de la France profonde. J'ai vu Hollande chez Drucker : apparemment, c'est un gars sympa, mais le discours est guindé, trop froid, pas assez simple.
«Je ne suis pas de droite : la seule fois où j'ai voté à droite, c'est au deuxième tour de la présidentielle. On ne peut pas me soupçonner d'accointances avec eux. Mais quand je regarde Sarkozy à la télé, je crois qu'il répond mieux aux aspirations des gens sur la sécurité. La gauche, elle, a trop favorisé les droits de ceux qui commettaient les fautes et négligé les victimes. J'ai aussi perdu confiance en elle quand j'ai appris certaines pratiques. Par exemple, j'ai été bouleversé d'apprendre qu'il y avait des gens de gauche qui faisaient sauter des PV. Ce jour-là, je suis tombé de très haut. Ma rancune est d'autant plus forte que c'est tout un é