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Libération

HCB de A à Z

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Itinéraire d'un homme curieux de tout, qui veut «s'oublier, oublier l'appareil, être vivant, regarder».
publié le 29 avril 2003 à 23h02

A

Appareil photo

«Sans le Leica, je ne serais jamais devenu photographe. Il est le prolongement de mon oeil», aime à dire Henri Cartier-Bresson. Avec René-Jacques et André Kertész, il est l'un des premiers acheteurs de cet appareil photo mythique mis au point par Oskar Barnak dans les usines Leitz, à Wetzlar (Allemagne), et lancé en 1925 à la Foire de Leipzig. Grâce à la qualité de l'objectif et à la discrétion de cet outil silencieux, son rêve se réalise : être incognito lorsqu'il fait des photos. Souvenir mondain, un dîner à Hollywood avec Montgomery Clift, Henry Miller et Marilyn Monroe à qui il demande de bénir sa boîte à malices : «Elle s'est assise sur mon Leica, un M3, n° 750 000.»

B

Bali

Première collaboration entre Henri Cartier-Bresson et l'éditeur Robert Delpire, les Danses à Bali sont un livre à la couverture rose, imprimé en 1954, l'année où il part en URSS, avec un texte d'Antonin Artaud. On y découvre cette «science exacte» qu'est la danse balinaise, «où le danseur est possédé par son rôle», selon Beryl De Zoete, auteur des commentaires. La danse aussi, comme un symbole du photographe en état de grâce, cet orgasme de l'oeil qu'il décrit ainsi : «(...) Et cela monte, monte, monte, et cela éclate, c'est une joie physique, danse et temps et espace réunis. Oui ! Oui ! Oui ! Oui ! Comme la conclusion d'Ulysse, de Joyce. Voir est un tout.»

C

Capa & Chim

Deux bons copains, l'un beau gosse et flambeur (Capa), l'autre philosophe et joueur d'échecs (Chim). Deux émigrés devenus