Menu
Libération
Série

Le coq est un mauvais palindrome

Article réservé aux abonnés
publié le 18 juillet 2003 à 0h03

Prenez un coq. Ou, exceptionnellement, si vous n'avez pas de coq, imaginez un coq, vous verrez, c'est beaucoup moins salissant. Vous avez là un animal approximativement palindromique, le coq est un qoc. Le coq se retourne comme un gant, et tout comme le gant qui, une fois retourné, a toujours l'air d'un gant, mais mal foutu, un gant à l'envers, les coutures en l'air, de même le coq. Pour retourner un coq, prenez un gant. Serrer le poing et l'enfoncer dans le fondement de la bête, assez profondément (le coq aura bien sûr été vidé au préalable par votre volailler, inventez un prétexte culinaire quelconque si l'homme de l'art ne s'intéresse pas à la sémantique), une fois à l'intérieur, la main se déplie dans la position du nageur et s'engage assez entre les poumons pour attraper délicatement mais fermement entre le pouce et l'index la base du cou (les moufles ne conviennent pas pour cet exercice), l'autre main qu'il est inutile de ganter vient pincer la peau du cul du coq à la hauteur de votre coude fouailleur. Tirer d'un coup sec, le coq se retrousse et vient cul par-dessus tête se présenter à vous comme un écorché, les ailes à l'intérieur. Si vous avez deux coqs, poser le coq retroussé à côté de l'autre, vous verrez que, physiquement aussi, le coq est un palindrome approximatif, ils ont vraiment l'air d'un coq et d'un qoc. Bon, certes, il faut le coup de main, mais toute personne s'étant entraînée toute une vie avec des chaussettes peut réussir cette expérience. Procéder de m