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Capitaine coq

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publié le 11 août 2003 à 0h34

Prenez un coq, et dressez-le, vent arrière. Non, il ne s'agit pas là d'apprendre quelque tour à votre volatile, le coq ne se dresse pas, sinon sur ses ergots, il s'apprivoise à peine, il vous mange dans la main, vous becquette la paume et se retourne aussitôt pour vous chier sur le sabot, le coq n'est pas méchant, il est bête et se prend pour un roi. Et il ne pense qu'à ça. D'ailleurs, dans la plupart des dictionnaires anciens, il suit immédiatement le mot «copuler», c'est tout dire. Aujourd'hui, il n'en est séparé que par «copyright» et «copurchic» qui ne devrait pas tarder à disparaître. Le copyright organise la propriété artistique, en particulier celle d'Edgar Monteil qui publia en 1886 un roman intitulé la Bande des copurchics, copurchic se dit d'une personne ou d'une chose d'une élégance raffinée, Monteil en propose une étymologie : «Nom qui venait de "pur", grand chapeau de feutre inventé par Rubens et fort cher aux étudiants, et de "chic", le tout relié ensemble, ainsi qu'il ressortait du préfixe en sens copulatif (nous y revoilà, ndlr) "co"; de "cum", avec.» Ce Monteil n'était pas un mauvais bougre, il fit la révolution en 1870, passa une année en prison pour avoir participé à la Commune de Paris, et devint préfet de la Creuse, mais admettez qu'on se demande bien ce qu'il fait là. Le mot qui suit coq est «coquart», il désigne un vieux coq, l'ordre des choses est ainsi respecté. Le coquart est aussi le fruit des amours du faisan et de la poule, le coq n'y est pour ri