Pour leur vingtième anniversaire, les Journées du patrimoine vont célébrer le «patrimoine spirituel» (1). Ce thème a été préféré à celui du sacré ou du religieux, peut-être pour ne pas choquer les esprits anticléricaux. Après d'autres choix plus contestables, mais qui avaient le séduisant avantage de se consacrer à l'époque contemporaine, les Journées du patrimoine reviennent ainsi à leur sujet. Les églises forment à peu près la moitié du patrimoine classé ou protégé en France. Les édifices sacrés sont au coeur de notre héritage, qui vont des chapelles romanes aux cathédrales gothiques, en passant par les temples protestants, les synagogues ou les mosquées, mais aussi les cimetières ou les nécropoles antiques. Du reste, ce n'est pas le moindre message d'espoir que, en plusieurs endroits, des communautés différentes se retrouvent dans des visites guidées ou des animations de lieux de culte.
Cette vingtième édition est aussi l'occasion de célébrer le bicentenaire de la naissance de Mérimée, qui fut l'inventeur du système de protection du patrimoine (lire page VIII). Ce système est aujourd'hui en crise, plus personne n'ose le nier. Une récente étude interne du ministère calcule qu'un cinquième du patrimoine classé est, à un degré ou un autre, en état de péril. Le ministre de la Culture vient de proposer de nouvelles solutions. Il faut espérer que cette bonne volonté trouve ses traductions dans le budget, dans lequel le patrimoine a vocation d'éternel sacrifié. Avec la décentrali