Dans le jardin enfoui de la BNF, Jan Kopp a posé une lune. Un ballon d'hélium de 7 mètres de diamètre, qui flotte à la frêle cime des arbres. Sur l'une de ses faces sera projetée tout au long de la nuit une collection d'images lunaires, entre rêve et réalité, imagerie scientifique et fantasmagorie. Mission Appolo, images de la Nasa, photos satellites, cartographies du XVIe siècle, premiers pas sur la lune d'Armstrong alternent avec ceux de Tintin, les peintures expressionistes ou surréalistes se mêlent aux illustrations des livres d'enfants. Le plasticien a collecté plus d'un millier d'images : la lune sous toutes ses faces, belles et laides, familières et insolites, assemblées dans une vidéo de 25 minutes. La bande sonore qui l'accompagne fonctionne sur le modèle, 150 extraits de compositions en rapport avec la lune (de Bowie à Bourvil, en passant par Beethoven et Bashung). «Un inventaire sonore et visuel, qui épuise la question de la représentation de la lune. Elle a inspiré à la fois une représentation rationnelle, scientifique mais elle simultanément le symbole de quelque chose qui est à son strict opposé, l'irrationel, l'émotionnel.» Objet de contemplation et de réflexion, de poésie et de science, sa double nature est en accord parfait avec le site. «Un jardin en fosse, ilôt naturel utopique, complètement décalé, entouré par une bibliothèque, lieu de conservation des connaissances, selon l'artiste. La nuit amplifie son côté fantastique. On est dans un autre état de perc