Les dormeurs de Grégory Chatonsky ont accepté de se laisser filmer la nuit. Leurs images infrarouges en rouge et noir sont projetées sur les murs du chemin du Montparnasse et à l'intérieur de la galerie Immanence, mêlées à d'autres constructions du très prolifique net-artiste qui plonge au coeur du réseau, dans sa structure même, pour en faire ressortir les bouleversements sur nos modes de vie. Ainsi Netsleeping, oeuvre-économiseur d'écran, ne se donne à voir que lorsque l'ordinateur est en veille. Pour Nuit blanche, l'artiste français, 30 ans, mixe ces images avec l'incroyable série de ReadOnlyMemories (ROM, comme dans CD-Rom, du pur vocabulaire informatique détourné) . Partant du principe que le temps et l'espace se sont disloqués depuis l'apparition du Net (théorie défendue par les philosophes Paul Virilio et Bernard Stiegler), Chatonsky a revisité les chefs-d'oeuvre du cinéma comme Fenêtre sur cour, en recomposant les décors à l'échelle, à l'aide de superpositions et collages d'extraits du film. «Ces images que vous allez voir n'existent pas et pourtant nous les avons tous vues», explique-t-il en introduction à l'exposition qui accompagnera la performance. Michaël Sellam et lui ajouteront un travail sonore à partir des b.o. de films comme Mulholland Drive, Marathon Man, Crash pour une variation autour du sommeil qui sera tout sauf soporifique. D'autant qu'après cette performance (vers 22h30), Grégory Chatonsky rejoindra ses acolytes d'Incident, collectif d'artistes très
Critique
Ouest. 11 - Dormeur du Net.
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par Annick RIVOIRE
publié le 4 octobre 2003 à 1h16
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