Pékin envoyés spéciaux
Qui peut citer les noms de cinq marques chinoises ? Assurément peu de gens en Europe ou aux Etats-Unis, où les produits made in China sont pourtant de plus en plus envahissants. «C'est comme citer cinq Belges connus», plaisante un consultant spécialisé dans les nouvelles technologies, basé à Pékin. Mais pour ajouter aussitôt que cette situation ne devrait pas durer. Comme en témoigne l'annonce, hier, de la création par le français Thomson et le chinois TCL d'une société commune dans les téléviseurs.
La transformation de l'économie du pays est en marche. Première étape : la Chine s'est imposée comme «l'usine du monde», une sorte de plate-forme de sous-traitance globalisée. Jadis spécialisée dans le textile, les jouets et les produits bas de gamme, elle a ajouté à son catalogue des biens de plus en plus sophistiqués : ordinateurs, lecteurs de DVD, semi-conducteurs, équipements de télécoms, etc. Avec toujours le même argument imparable : des prix bas. Pour une raison simple : les salaires en Chine sont en moyenne sept à huit fois inférieurs aux standards occidentaux. La Chine fabrique aujourd'hui 70 % des jouets, 55 % des appareils photo, 29 % des téléviseurs, 24 % des machines à laver, 16 % des réfrigérateurs vendus dans le monde, selon un institut d'études chinois. Le plus souvent pour le compte de marques occidentales.
Aujourd'hui, plusieurs entreprises chinoises s'apprêtent à conquérir le monde, sans prête-nom. C'est déjà chose faite dans le cas de Huawe