Pékin de notre correspondant
Jack Ma a une histoire déjà légendaire qui colle mal avec son allure fluette et juvénile. Professeur d'anglais à Hangzhou, sur la côte est de la Chine, il a été envoyé en Californie, dans les années 90, pour régler un différend commercial. Il a été kidnappé par ses interlocuteurs, a fait affaire avec ses ravisseurs, a découvert l'Internet et la Silicon Valley, et, à son retour en Chine, a créé le premier site web chinois... Moins de dix ans plus tard, il est à la tête d'Alibaba.com, site «B to B» (business to business) créé en 1999, qui revendique le premier rang mondial pour le nombre d'entreprises répertoriées et de transactions commerciales (lire ci-contre). A moins de 40 ans, Jack Ma est, à juste titre, affublé du titre de «père de l'Internet chinois» et tient lieu de gourou à un secteur qui a su résister à la «bulle financière» et continue d'être un des plus dynamiques.
Valeurs d'entreprise Avec soixante-dix millions d'internautes et des portails comme Sina.com, Sohu.com ou Netease.com qui ont renoué avec les bénéfices après une période de doute, le Net chinois se porte bien. Alibaba, avec sept cent mille acheteurs et fournisseurs mis en relation dans le monde entier, en est l'un des exemples les plus réussis. Le fondateur d'Alibaba incarne ainsi une sorte de «rêve américain» en version chinoise, dans lequel tout est possible à condition d'avoir des idées claires. Il raconte qu'au début de sa société, pour compenser le manque d'expertise en Ch