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Européennes 2004. Coupes d'Europe : le coeur et les marges

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L'Union se structure autour d'une colonne vertébrale posée sur le Rhin.
publié le 17 juin 2004 à 1h06

En mai 2004, avec l'entrée des dix nouveaux membres, l'Europe a atteint une très ancienne frontière orientale formée par la réunion de deux limites, celle qui sépare, à l'est, les pays orthodoxes des catholiques et protestants ; et, au sud, de Trieste à la Moldavie, la ligne qui marque l'extension maximale de l'Empire ottoman. La précision du tracé est étonnante et les quelques exceptions représentent moins de 3 % de la population de l'UE : Norvège et Suisse à l'Ouest, Grèce et Chypre à l'Est.

Cette évolution n'était pas inéluctable, mais elle a eu lieu et donne une définition précise de l'actuelle Union européenne des vingt-cinq Etats : c'est l'Europe non russe et non ottomane. On peut dès lors regretter que les rapports de l'UE avec le monde russe d'une part et la Turquie de l'autre soient restés, à quelques exceptions près, implicites dans les programmes électoraux de dimanche. De même que les rapports avec le monde arabe le long de la troisième frontière de l'Europe, la Méditerranée.

L'espace intérieur de l'UE est lui-même bien structuré autour d'une colonne vertébrale posée sur la vallée du Rhin, dite «banane bleue», région la plus densément peuplée et la plus riche, s'étendant en arc de cercle de Milan à Londres. Deux marges en constituent le négatif, l'une à l'Est, formée par les huit entrants les plus peuplés, et l'autre au Sud, allant du Portugal à la Grèce. Outre la distribution des densités et des richesses, de nombreux phénomènes respectent ce découpage. Sur la pre