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Libération

Européennes 2004. Malaises extrêmes

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La répartition incohérente des votes communistes et d'extrême droite montre leur absence de prise sur l'Europe.
publié le 17 juin 2004 à 1h06

Les résultats obtenus par l'extrême droite et les communistes ne se ressemblent pas, mais les uns comme les autres se répartissent de manière incohérente dans l'espace européen. Pour l'extrême droite, l'Europe est un danger mortel et ceux qui ne l'ont pas compris, tel Haider en Autriche, viennent d'y laisser leurs plumes. A priori, le nationalisme borné de l'extrême droite ne peut pas s'intégrer à l'Europe. Il représente toujours un refus des autres, même quand il emprunte l'habit postnazi de défense de la culture européenne contre ses prétendus envahisseurs. Aussi la fréquence des votes d'extrême droite représente-t-elle uniquement l'addition de particularités nationales, FN français, Vlaamsblok flamand, Laos grec, British Party anglais, Républicains allemands, etc. L'Europe brouille en effet la question nationale et suscite des votes nationalistes qui finissent par se neutraliser. Ainsi, le FN est-il apparu en force pour la première fois lors des élections européennes de 1984. Mais, par la suite, une seconde génération du nationalisme, avec les partis souverainistes, a taillé des croupières aux lepénistes (les scores du FN et des villiéristes varient en raison inverse l'un de l'autre dans les sept régions métropolitaines).

Aujourd'hui apparaît une troisième forme d'ultra-droite, qui se nourrit de l'électorat des deux premières en proposant une sorte de poujadisme européen : le tout nouveau parti de Martin en Autriche, avec ses 14 %, a pompé les deux tiers de l'électorat du