La carte du rapport PPE/PSE exprime l'état contingent du rapport entre les deux principaux groupes parlementaires. Les commentateurs ont insisté sur l'importance du «vote sanction». Particulièrement net en France, en Autriche (au profit de la gauche), en Allemagne et au Royaume-Uni (au profit de la droite), il est moins spectaculaire au Danemark, en Italie ou en Hongrie, où les coalitions au pouvoir s'en sortent honorablement. La situation est confuse dans un certain nombre de pays, où des partis «tribunitiens» obtiennent des résultats spectaculaires sans que le «message» ainsi délivré n'implique mécaniquement une délégitimation des partis au gouvernement.
Ce décalage au moins partiel entre l'échelle de l'enjeu (l'Europe) et l'échelle de l'expression (les Etats nationaux) indique que la vie politique européenne n'a pas encore atteint son régime de croisière. Cependant, même si elle est le résultat d'une somme de réalités relativement hétérogènes, la carte des contours (encore provisoires) des quatre grands groupes du Parlement européen montre que conservateurs, socialistes, libéraux et écologistes constituent à eux quatre, un «bloc gouvernemental» aux lignes de forces largement transfrontalières. Ainsi, dans une zone qui court de la Belgique à la Hongrie, ces quatre groupes sont particulièrement forts. Comme les va-et-vient des opinions nationales se situent pour une bonne part à l'intérieur de cet ensemble, celui-ci bénéficie d'une stabilité très marquée d'une élection à l'a