Le Grand Palais rouvre enfin ses portes. Le public va de nouveau pouvoir arpenter, temporairement, les quelque 13 500 m2 sous verrière de la nef monumentale qui abrita, depuis un peu plus d'un siècle, tant de manifestations à grand arroi où se bousculèrent des foules aussi populaires que mondaines. Pour beaucoup de visiteurs, anciens habitués du Salon du livre ou de la Fiac, ce seront des retrouvailles. Pour bien des jeunes, une découverte : sauf à avoir eu des parents intrépides dans l'aération culturelle précoce de leurs bambins, on peut approcher la trentaine et n'avoir jamais accédé à ce lieu emblématique des vastes rassemblements parisiens, construit pour l'Exposition universelle de 1900 et fermé il y a douze ans. Un rivet métallique, chutant de 35 mètres de haut au milieu d'une exposition, avait alors sérieusement refroidi l'assistance et urgemment convaincu les autorités que l'impéritie qui présidait depuis des lustres au non-entretien du bâtiment avait atteint, en ce mois de novembre 1993, un point limite.
Déstabilisé par le pourrissement des pieux de bois sur lesquels reposaient ses fondations côté Seine, le Grand Palais était, ni plus ni moins, en train de se disloquer. Ou, tout au moins, sa grande nef. Car le Grand Palais est composite. Le nom désigne, globalement, l'ensemble d'un bâtiment en H articulant, sur 45 000 m2, plusieurs sous-entités : à l'est, l'aile d'Antin, abritant depuis 1937 le palais de la Découverte. Sur le pourtour nord, vers les Champs-Elysées,