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Libération
Éditorial

Monuments en péril.

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publié le 17 septembre 2005 à 3h45

La pensée, au ministère de la Culture, frôle-t-elle le degré de congélation ? Après «la lumière» pour la Nuit des musées, le thème retenu pour les 22es Journées du patrimoine est : «j'aime mon patrimoine». Eblouis par tant d'audace, nous avons choisi une série de manifestations qui témoignent, en effet, de l'attachement des Français à leurs églises, leurs arènes et leurs palais.

La popularité persistante de ces Journées contraste cependant avec un triste état des lieux. Dans la morosité budgétaire, la Culture passe au deuxième plan et le patrimoine encore bien loin derrière. Comme si son impact, en termes d'emplois ou de tourisme, était ignoré et son sens symbolique toujours à demi compris. La substance vive du ministère a été épuisée pour apaiser le spectacle vivant. Les vieilles pierres sont bien ingrates : elles coûtent cher et rapportent peu en couverture médiatique. Elles nécessitent des actions sur le long terme, alors que les postes sont si éphémères et qu'il faut toujours songer à se préparer pour le suivant.

Il y a deux ans, un rapport commandé par le précédent ministre signalait le délabrement des monuments historiques classés, dont près d'un sur cinq était diagnostiqué en «état de péril», total ou partiel. On a cru que la tempête de 1999 avait réveillé les consciences. Mais, après un bref effort, les mauvaises habitudes ont repris le dessus. Cette année, les crédits de paiement de travaux sur les monuments historiques ont été amputés de 80 millions d'euros, une chut