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Libération
Interview

Juliette Binoche «Je suis une poseuse de questions»

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«Je cherche un rapport à l'invisible», assure Juliette Binoche. Ce pourrait être le fil de cette Carte blanche, qui la voit dévoiler son travail de peintre pour «Libération», et se montrer en creux au travers de deux dialogues avec un cinéaste et une spécialiste de la Bible.

Publié le 05/10/2005 à 3h57

Entre ses tournages, Mary d’Abel Ferrara, Breaking and Entering d’Anthony Minghella, ou Quelques jours en septembre de Santiago Amigorena, Juliette Binoche s’est réservé du temps pour la Carte blanche proposée par Libération. Du temps pour deux rencontres, accueillant Rithy Panh et Annick de Souzenelle dans sa maison de Vaucresson, en région parisienne. Et pour peindre, surtout, dans son atelier.

Comment avez-vous conçu cette Carte blanche ?

Quand Libération m’a proposé cette Carte blanche, j’ai pensé à des rencontres plutôt que de commenter l’actualité. J’ai préféré deux entretiens avec des personnalités dont j’ai aimé le travail dernièrement. Au festival de La Rochelle, début juillet, j’ai vu les documentaires de Rithy Panh, le cinéaste cambodgien dont on a beaucoup parlé il y a deux ans à la sortie de S-21, son film sur un centre de torture à Phnom Penh lors du génocide perpétré par les Khmers rouges. J’ai vu un autre de ses films, la Terre des âmes errantes, qui m’a marquée. J’ai donc voulu rencontrer Rithy Panh qui connaît les deux mondes, l’Occident et les pays pauvres. Il a une vue de l’intérieur. Ces documentaires font ce lien indispensable pour notre conscience collective et individuelle, il nous met face à une réalité, au silence de la différence et à nos manques.

Connaissez-vous le Cambodge ?

J’y suis allée il y a dix ans. Je venais d’avoir un enfant, et avais le désir de faire le lien entre mon fils et d’autres enfants. Pas envie d’adopter, mais d’aller