Menu
Libération

Les petits pays poursuivent leur lutte des places

Article réservé aux abonnés
Longtemps ignorées, les nations émergentes se sont lentement imposéesaux yeux des puissants du foot mondial. A force de lobbying et d'exploits sportifs... ou pour leur potentiel mercantile.
par Chérif GHEMMOUR et Tavana MEIER
publié le 10 juin 2006 à 21h46

A l'été 1966, les Beatles embarquent pour une ultime tournée américaine, et l'Angleterre triomphe à Wembley contre la RFA (4-2), consacrant du même coup la suprématie européenne sur le reste du monde, le Portugal (3e) et l'URSS (4e) complétant le dernier carré. L'habituel mouvement de balancier entre le Vieux Continent et l'Amérique du Sud, Brésil en tête, a cette fois été fatal aux Latino-Américains.

Mais le Mondial 66 marque également un premier tournant dans la géopolitique footballistique. Depuis la création de la Coupe du monde, en 1930, l'establishment euro-sud-américain se partage le palmarès et ignore plus ou moins ouvertement les autres continents de la planète football. La présence occasionnelle de l'Amérique du Nord (Etats-Unis ou Mexique) est l'exception qui confirme la règle. Les pouilleux afro-asiatiques n'ont, eux, pas (ou peu) droit de cité. Longtemps sous le joug du colonialisme, les premiers pas dans la compétition des deux continents émergents sont anecdotiques (Egypte 1934, Indes néerlandaises 1938) et freinés, plus tard, par les barrages contre des équipes européennes plus expérimentées.

Revendication. La jeune Confédération africaine (CAF), fondée en 1957, est accueillie de mauvais gré par les barbons méprisants de la Fifa. Pour cette Coupe du monde 1966, elle décide de n'attribuer qu'un seul représentant à l'improbable ensemble «Afrique, Asie et Australie». La provocation de trop. L'Asie et l'Afrique refusent de courber l'échine et frappent un peu plus f