Cafu va-t-il faire oublier Ronaldinho et ses dents, Ronaldo et ses kilos ? C'est que, depuis que le parquet de Rome a requis, lundi, neuf mois de prison ferme contre le latéral brésilien pour une sombre affaire de passeports douteux de faux documents concernant les ascendants italiens de madame auraient permis la naturalisation du joueur lors de la saison 98-99 , le défenseur a pris une nouvelle dimension médiatique. L'occasion, surtout, de prendre le contre-pied et de rappeler combien le joueur, depuis une douzaine d'années qu'il tient le poste d'arrière droit de la Seleçao brésilienne, a proprement révolutionné la fonction.
Donner à un défenseur latéral le nom d'un ailier, c'est en théorie tromper sur la marchandise. Dans le cas de Marcos Evangelista de Moraes, surnommé Cafu en référence à la vitesse de course de l'ancien attaquant de Fluminense Cafuringa, c'est la logique même. Avant Cafu, le rôle du latéral était d'empêcher l'ailier adverse de déborder et de donner la balle à son avant-centre. Depuis Cafu, c'est le contraire. «Mon objectif, c'est que mon vis-à-vis devienne le défenseur. Il s'agit d'inverser les rôles», aime à répéter le brésilien du Milan AC. Un joueur yo-yo capable de s'avaler des allers-retours de 120 mètres, chewing-gum entre les dents. A Rome, où il a joué six années, les supporteurs l'avaient surnommé Il Pendolino, variante locale du TGV. Mario Zagallo, son ancien sélectionneur auriverde, creuse le sillon : «La principale qualité de Cafu est évide