«N'étant qu'un écrivaillon évoluant en troisième voire en quatrième division des lettres françaises, et ce, malgré mes incessantes suppliques adressées à ma maison d'édition afin de recevoir quelques émoluments à même de régaler mon famélique chat, je n'ai toujours pas les moyens de m'offrir un salutaire abonnement à Canal +, à TPS, à TV Dubaï, à la télévision d'Etat irakienne ou iranienne ou pakistanaise, ou encore de rejoindre la grande confrérie d'autres câbles opérateurs tout aussi putassiers et cruels dans leur démarche de séduction.
Non, mes seuls droits d'auteur ne me servent qu'à me fournir en Zoloft et Temesta chez mon bootlegger de pharmacien. Aussi, comme nombre de mes confrères désargentés, me voilà depuis l'aube de ce Mondial, tel un Sakharov de la grande époque confiné dans son appartement de Gorki, assigné en résidence forcée sur M6, avec comme conséquence redoutable et terrifiante et humiliante et désastreuse et dévastatrice de subir, match après match, les excréments de commentaires de Monsieur Franck Leboeuf. Le pauvre petit gars au destin fitzgéraldien qui crevait de faim à Laval, pointant même aux Restos du coeur, avant d'être repéré à Strasbourg, confirmé à Chelsea, puis, comme tout footballeur exsangue de talent, de finir en beauté dans les pays du Golfe. The Great Leboeuf. Evidemment, même un gamin né après 1998 sait pertinemment que Franck Leboeuf n'a jamais vraiment existé. Ou alors qu'il ne fut au pire qu'un tâcheron de derrière, au mieux un défenseu