Quand on demande à Kaka le nom de son idole, le milieu de terrain de la Seleção répond : «Jésus», avant de citer ses glorieux et laïcs aînés Raï et Zico. Quand il prendra sa retraite, c'est décidé, Zé Roberto, lui, deviendra pasteur. Quant à Lucio, Gilberto ou Mineiro, pas la peine d'aller tailler le bout de gras avec eux dans le vestiaire : avant chaque match, ils prient. En Allemagne pour le Mondial, ces joueurs brésiliens plus quelques autres se réunissent chaque jour pour rendre grâce à Dieu. Loin du rite superstitieux individuel, ces séances sont de vrais rendez-vous collectifs. Du reste, la délégation auriverde comprend en Europe un «chapelain informel», Alex Dias Ribeiro, et un pasteur, Anselmo Reichardt. Ancien pilote de F1 (enfin, surtout de F3), Ribeiro s'était fait remarquer au tournant des années 80 dans les paddocks pour sa foi excentrique et son casque, sur lequel il avait marqué l'inscription Cristo salva («Christ sauve»). La veille des grands prix, les observateurs venaient le consulter pour tenter de savoir s'il fallait envisager les pneus slicks ou non. La presse se foutait gentiment de lui. Elle a eu tort : Ribeiro est aujourd'hui le très officiel gourou des Athlètes du Christ, cette association qui réunit 4 000 sportifs brésiliens se réclamant de diverses obédiences évangéliques. Parmi eux, des gloires passées de la Seleção, comme Silas, Muller et Taffarel. Mais aussi, donc, des stars actuelles, dont le credo est le suivant : vivre intensément sa foi
Enquête
Un Brésil trop amen
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publié le 27 juin 2006 à 21h35
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