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Libération

«On sait pas ce que l'Italien lui a dit...»

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Récit des 140 minutes pendant lesquelles, en France et à travers le monde, le temps est resté suspendu.
publié le 10 juillet 2006 à 21h56

Tour de France, et d'ailleurs, jusqu'au bout du suspense, conclu par la victoire italienne.

A Boulogne-sur-Mer

«Franck était meilleur que moi»

Boulogne-sur-mer, quartier du Chemin Vert, celui de Ribéry. Au PMU La Colonne, Gérald, 29 ans, carreleur, est là avec Luigi, 9 ans, et Enzo, 6 ans. Luigi est poussin dans le club des Aiglons, le même que «Ti-Franck» quand il était petit, et il veut devenir «footballeur». «Ribéry, je lui ai parlé une fois. Je lui ai demandé si je pouvais aller manger chez sa grand mère, quand il viendra à Boulogne. Il a dit peut-être, en même temps que ses cousins.» Gérald : «Franck jouait avec nous quand il était jeune. J'ai cinq ans de moins, mais il était meilleur que moi.» Hurlements : un Italien vient de commettre une faute. But de Zidane. Materazzi égalise à la 19ème. Un gros blond: «Ouais, mais il fait 2 mètres 5 !». Vincent, serveur, porte le maillot «Allez Ti Frank», un Ribéry en bleu sur fond blanc, bouche ouverte. «Ma mère qui a 84 ans, elle veut que j'aille lui en acheter un», dit Jacqueline. Prolongations. Michel, 64 ans: «Si l'Italie gagne, on s'est dit, avec les copains du club de pêche, on mange plus de pâtes pendant trois mois.» Ribéry sort. Applaudissements. 103e, tête de Zidane, arrêtée de peu par le gardien italien. Michel : «Je préfèrerais qu'il soit dedans, mais le gardien, chapeau.» Zidane donne un coup de la tête à Materazzi : «Ca lui ressemble pas», dit Jacqueli