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Libération
Interview

Isld l'ange pressé

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De l'énergie à revendre. Isild Le Besco, l'un des visages les plus photogéniques du cinéma français, ne se contente pas de faire l'actrice. A 23 ans, elle dessine, peint et vient de réaliser son deuxième film. Rencontre avec une créatrice qui ne craint rien tant que l'ennui.
publié le 7 octobre 2006 à 23h33

Isild Le Besco, 23 ans, vit à toute vitesse. Elle est actrice (et vient d'obtenir le prix Mastroianni pour Intouchable de Benoît Jacquot à la Mostra de Venise) et réalisatrice (montant actuellement Charlie, son deuxième film, après Demi-Tarif, autobiographie familiale choc découverte voici deux ans). Elle dessine et peint, également, des grands formats aux corps meurtris par le plaisir. Rencontre avec une figure d'énergie. Jouer, réaliser, peindreŠ Etes-vous touche-à-tout ? C'est plutôt une manière de préserver ces trois choses-là, qui comptent chacune autant dans ma vie. Quand je ne joue pas, je quitte ma vie d'actrice pour entrer dans une vie d'artiste. Et de même, quand j'écris ou je réalise un film, je suis totalement dedans. Je n'ai pas d'obsession unique, mais j'aime entretenir l'idée que tout se relance. Si je dessine presque tous les jours, je n'ai pas la force de peindre quand je joue. Physiquement, alors, me mettre par terre pour peindre, c'est trop dur, trop d'énergie. Mais, parfois, je compte les jours avant de reprendre la peinture, ça me manque, comme une chose instinctive et organique, comme un élan. Qu'aimez-vous dans la peinture ? J'aime la matière, les objets, les corps. J'ai commencé très jeune à fabriquer des maquettes, des appartements en miniature, avant même de faire l'actrice. Et avec mon premier argent, après le rôle dans Lacenaire, j'ai acheté plein de trucs pour peindre. C'est un flux d'énergie ? C'est le même geste, la même énergie, qui tout d'